|
Description
de Cabrespine
L'entrée de
la grotte se trouve à environ 250m avant le village de Cabrespine en bordure
de la D 112. La falaise forme un grand porche et l'accès à la cavité se
trouve derrière une construction ayant servi de hangar ou de dépôt de
matériel. Le barrenc est situé une centaine de mètres au dessus, à flanc
de montagne.
GEOLOGIE : La majorité
de la cavité est creusée dans des terrains gothlando-dévoniens. Les terrains
rencontrés dans la grotte sont les suivants :
- Calcaires en plaquettes noirs assez purs (CP).
- Calcaires massifs gris plus ou moins dolomitiques (CM).
- Calcaires en plaquettes noirs impurs.
- Les schistes épimétarmorphiques dits schistes X.
- Alternances gréso-calcaires du géorgien supérieur comprenant des calcaires
dolomitiques gris clairs ou des calcaires cristallins blancs et des grès
très fins beiges, verdâtres associés parfois avec des dendrites de pyrolusite.
DESCRIPTION
DE LA CAVITE :
- La zone
d'entrée : Un labyrinthe
conduit par différents passages dans la salle du barrenc. Cette salle,
très remontante communique avec la surface par un aven de trente cinq
mètres environ. Poursuivant vers le nord, on accède au réseau des crêtes.
La continuation se fait en direction du sud par "le toboggan", grand
plan incliné à 55° et d'une soixantaine de mètres de long. Traversant
une première circulation d'eau, on accède à l'entrée des chatières qui
ont été agrandies à plusieurs reprises depuis la découverte et qui ne
présentent plus aucune difficulté de nos jours. Plusieurs affluents coulent
sous ces soixante mètres de conduits (c'est la zone des voûtes mouillantes).
La sortie se fait par un chatière verticale entre les blocs et débouche
dans une galerie sableuse au bout de laquelle on rencontre pour la première
fois la rivière formée au sein des chatières, grossie par l'affluent de
vase quelques mètres plus loin.
- La zone
médiane : Il s'agit de
la partie la plus active de la grotte puisque l'on suit la rivière sur
la moitié environ du parcours. Elle est souvent doublée par un gros fossile
supérieur que l'on emprunte également. Après 200 mètres de progression
facile dans la rivière, on aboutit après passage dans une trémie dans
"la salle des éboulis", énorme conduit remontant de plus de 170 mètres
par rapport au niveau actif. Sur le coté ouest de la salle et à mi hauteur
environ débute "le réseau concrétionné", d'une longueur de 500 mètres
dans lequel on peut admirer de petits bouquets d'aragonite ainsi que des
gros choux fleurs dans la partie terminale. Au sommet, la salle est aménagée
touristiquement ("les balcons du diable") et un tunnel artificiel a
été percé pour en permettre l'accès. Retournons au bas de la salle, dans
l'axe d'arrivée, on redescend dans l'éboulis concrétionné pour retrouver
la rivière que l'on suit sur 700 mètres. D'abord remontant au nord sur
250 mètres, on passe devant l'affluent du souffle fort en rive droite,
"la courge à Louis", "le passage de la pluie". Par la suite, la rivière
oblique à l'ouest, direction qu'elle ne quittera plus jusqu'au fond. Peu
avant la salle des schistes, sur la gauche, en remontant d'une quinzaine
de mètres, on peut admirer "le gour en étoile". On traverse "la salle
des schistes", grand vide creusé en bordure des schistes X qui forment
la paroi nord. "L'affluent des Escoles" arrive au sud de cette salle.
Un petit arrêt au gobelet permet de se désaltérer avec l'eau qui coule
en toute période d'une coulée de calcite. La progression s'effectue ensuite
dans le fond concrétionné d'une galerie fossile entaillée en canyon, où
l'on peut par endroits apercevoir la rivière qui circule dans des conduits
plus ou moins noyés. 300 mètres plus loin, elle disparaît dans un siphon
La suite du trajet s'effectue par "la galerie des gours" terminée par
"la vire". La rivière est retrouvée après ce passage, elle est plus
encaissée dans une galerie de deux mètres de large en moyenne et le courant
y est plus prononcé. Au bout de 300 mètres, elle disparaît dans de petites
conduites noyées. La suite se fait par une galerie semi active d'une centaine
de mètres conduisant via "le chemin des cimes" à "la galerie des dômes".
C'est une grosse galerie ébouleuse longue de 500 mètres possédant des
très beaux dômes de calcite (plusieurs mètres de diamètre). "Le réseau
de matte Arnaude" débute au début de la galerie des dômes et remonte
actuellement de plus de 300 mètres de dénivelé dans sa branche extrême.
Il est reconnu actuellement sur près de 2000m. Le passage des fistuleuses
forme une barrière concrétionnée en haut d'un amoncellement de blocs et
la galerie continue par "le chaos", grand éboulis incliné à 50°. Elle
peut se court-circuiter sur la droite par une galerie latérale. On suit
alors un canyon semi fossile de 300 mètres parsemé de gours parfois profonds
("le bidet") doublé par un énorme fossile supérieur ("galerie des couffes").
Poursuivant en direction du fond, la rivière est retrouvée et s'écoule
lentement dans un grand canyon de plus de 50 mètres de hauteur après avoir
franchi "le passage des canots". Lors des crues hivernales, les mises
en charge à partir de ce point peuvent atteindre 10 mètres. La rivière
est coupée par de gros éboulis argileux qui obligent à faire d'harassantes
montées et descentes. Au sommet d'une grande montée de 50 mètres débouche
sur la droite "l'affluent de Pertusac" parcouru par une très forte circulation
d'air. Dans cet élargissement relativement plat et sec, a été installé
un point chaud constitué d'arceaux en plastique recouverts d'une bāche.
L'ensemble d'une longueur de six mètres permet à une équipe de huit spéléos
de bivouaquer dans de très bonnes conditions de confort. Plus bas, la
rivière se déchaîne dans une suite de rapides magnifiques avant de disparaître
en siphonnant entre les strates.
- La zone
des métros : Cette partie
est caractérisée par une succession de galeries baptisées "métros" doublées
par de très grandes galeries fossiles supérieures d'où la rivière est
absente, sauf en quelques points ponctuels. L'itinéraire le plus commode
consiste à emprunter le métro 1, long de 450 mètres qui débute derrière
la grande dalle. Le trajet est ponctué par un puits que l'on évite par
une chatière sur la gauche (le piège à con). En bout de ce métro, on franchit
à l'aide d'une cordelette un grand gour (trouble-fête) qui s'ennoie après
de longues périodes pluvieuses et oblige à revenir au point de départ
(la grande dalle) et à emprunter le fossile supérieur où la progression
est assez tourmentée et beaucoup plus fatigante. A 4400 mètres de l'entrée,
une pente argileuse fait communiquer les deux systèmes de galeries. Ce
passage par le grand fossile est maintenant abandonné depuis longtemps,
voire oublié. La suite se fait par le métro 2 jusqu'à une rampe argileuse
et équipée qui permet de rejoindre le fossile avant le puit. Cette grande
galerie fossile reçoit deux affluents sur la droite, Sériès N°1, galerie
ébouleuse se terminant sur une trémie dangereuse et Sériès N°2, système
de petits puits remontants de plus de 100 mètres par rapport à la galerie
et qui s'achève sur un méandre à revoir. La continuation se fait par une
diaclase argileuse, suivie du puits du marteau (maintenant sans matériel).
On arrive au début du métro 3 où l'on peut remonter dans la grande galerie
fossile qui se termine à l'est sur une coulée noire ("la veuve"). L'ancien
itinéraire qui se poursuit par le métro II, passe par un P 15 au bas duquel
coule la rivière et par une zone de puits et corniches impressionnantes
au dessus du puits du marteau, arrive sur le côté de cette coulée. Après
300 mètres de métro (doublé par le fossile supérieur), on atteint un carrefour
qui marque la fin de cette partie (5320m). Quelques mètres avant ce point,
une galerie latérale ("galerie du bivouac") conduit à la rivière dont
le débit est réduit de moitié.
- La zone
terminale : Dans cette
partie de la grotte, les conduits s'orientent vers le sud au profit de
failles N-S. En poursuivant le métro, sur la gauche, débute la "galerie
de l'opposition", haute diaclase assez étroite au fond de laquelle coule
l'actif de la galerie du bivouac qui disparaît dans le siphon terminal
(plongé sur 25m). Le conduit se poursuit au dessus sur une centaine de
mètres. Au carrefour, un passage entre les blocs remonte dans la grande
galerie fossile au milieu de laquelle se trouve une concrétion caractéristique :
"l'aztèque". Au nord, arrive l'affluent baptisé Sériès N°4 long de
300 mètres dans lequel un méandre tortueux a été remonté sur 100 mètres.
A l'Aztèque, le grand fossile se poursuit à l'ouest sur 200 mètres ("galerie
des sols lunaires") puis oblique au sud ("galerie des grès") et se
termine sur un colmatage sableux. Au milieu du coude de la galerie, un
passage remontant à droite donne accès à la galerie de la Ferrière qui
débouche dans le puits du même nom. Avant le puits, une cheminée de 8
m suivie d'un P 18 débouche dans la suite de l'affluent allant vers l'ouest
pendant encore 100 mètres. L'orientation change brusquement (cheminée
de la résonance) et l'on suit une petite galerie pendant 200 mètres avant
de déboucher dans "l'affluent X". Après un petit conduit, on remonte
un P9 et un P40 au sommet duquel, après un P9, se trouve un système de
petites galeries très gluantes qui constituent le point le plus éloigné
de la cavité. Nous sommes ici à 6200m de l'entrée.
|